Un an sans français
Aujourd’hui on est le 9 mars, 2019. Ça fait un an, environ, depuis que j’ai arrêté de pratiquer français. Plus précisement, après avoir passé le DELF B2 en décembre 2019, j’ai passé quelques heures chaque mois en parlant français avec quelques personnes, mais je crois que la dernière fois que j’ai eu une conversation en français a été il y a environ un an (sauf quelques conversations avec un ami qui apprenait le français).
Donc ça fait assez longtemps que je parle pas français, et même plus longtemps que j’écris pas. On dirait que je suis assez rouillé.
J’écris ce texte pour plusieurs raisons : pour évaluer mon niveau actuel, et c’est pourquoi j’écris ça sans l’aide d’un dictionnaire, l’Internet, ou d’autres personnes ; pour commencer (j’espere) un nouvelle habitude d’écrire en français, pour regagner mes compétences dans la langue ; et pour faire face à ma situation actuelle, de n’avoir fait ni le moindre effort de pratiquer le français pendant toute l’année dernière.
Dommage que quelqu’un pourrait passer autant de temps avec une langue, juste pour presque oublier qu’elle existe l’année prochaine.
Et bien sûr, vu que ça sert à évaluer mon français réellement, vous allez voir des erreurs parfois.
Mon niveau actuel
Je suis assez content de savoir que même sans pratiquer la langue pour si longtemps, je peux toujours communiquer en français. Ça montre que le niveau que j’avais atteint était assez haut, assez haut pour pouvoir mettre en permanence la base de la grammaire et le vocabulaire de la langue. Même si j’ai pas passé beaucoup de temps avec le français pendant l’année dernière, du moins je pouvais faire une conversation avec mon ami, l’apprenant, après des mois sans parler avec personne.
Je peux aussi toujours comprendre beaucoup de conversations. Par exemple, il y a quelques mois j’ai écouté un programme de Macron et deux animateurs en parlant d’un couvre-feu en France, vu que la deuxième onde de la Covid-19 avait beaucoup frappé la France ; j’ai pu comprendre tout ce qu’ils disaient sans problème – toujours pas mal, je dirais.
Lire c’est toujours possible aussi. Je lis pas beaucoup de textes en français, mais parfois je vois des choses en français, et généralment je peux comprendre le contenu, même si j’ai du mal si le thème est un peu complèxe. C’est sûr que je lis plus lentement qu’avant, mais du moins c’est toujours posible.
Pour rendre les choses plus concrètes, je dirais que je peux probablement parler àu niveau B1, mais plus comme un B2 rouillé (évidemment). J’ai de bonnes bases, mais toutes les petites connaissences qui définnent les niveaux plus avancés, en général je les manque.
Des galères
Mais évidemment, sans pratiquer une langue, particulièrement une langue avec laquelle on est pas trop à l’aise, on va perdre beaucoup de connaissances. Parfois, j’essaie de penser ou parler (tout seul) en français pour me rassurer que je peux toujours le faire. Normalment tout se passe assez bien ; je peux m’exprimer de manière suffisante pour me rendre content. Mais il y a toujours des mots qui m’apporte des difficultés, parfois beaucoup trop simples pour quelqu’un qui prétend de parler une langue – y compris “aller”, une fois ! C’est seulement avec l’aide d’un dictionnaire que je peux retrouver ces mots (mais actuellement, encore, j’ecris sans aide).
Autre chose qui rend ma situatión plus complèxe est l’introduction de l’espagnol. Alors que je pratique pas le français, j’étudie l’espagnol (mais honnêtement, pas trop ces dernier mois, je dois admettre.) Une nouvelle difficulté est savoir quand un mot est français ou espagnol : évidemment c’est pas trop difficile en général, mais parfois quand je veux dire quelque chose en espagnol, je peux seulement penser en français, et quand je veux me souvenir d’un mot français, je peux seulement penser aux mots espagnols. Quand j’essaie d’ecrire un mot en français, c’est común que je l’épele comme un mot espagnol premièrement.
Ça veut dire que pour l’instant, j’ai peur de parler en français. Je veux pas voir comment mon niveau est devenu pire, et j’ai toujours l’excuse de passer mon temps en étudiant l’espagnol quand je pourrais pratiquer le français – et cela je veux même pas faire.
Peu à peu cette belle langue m’échappe.
Qu’est-ce que je vais faire ?
Honnêtement, je sais pas. Je voulais déménager à Paris, trouver un emploi pour pouvoir vivre, m’immerger dans une nouvelle culture avec une nouvelle langue, rencontrer de nouvelles personnes du monde entier, et beaucoup plus … malheureusement ça n’a jamais passé (mais c’est toujours possible, un jour, je suppose). Ce plan m’avait donné la motivatión d’apprendre le français et m’avait pousser à l’apprendre aussi vite que j’avais fait. Maintenant, il me semble que j’ai pas beaucoup de raisons concrètes pour maintenir mes competences, sauf pour pas le perdre. J’ai pas beaucoup d’amis francophones, et parmi ceux qui le parlent, on peut toujours parler plus facilement en anglais. Je vis aux États-Unis, où l’anglais est partout et l’espagnol est plus courant. Où sont les raisons pour parler français, je me demande ? Est-ce que ça vaut réellement la peine ?
À la fin du compte, c’est pas une question facile. Même si j’ai pas les meilleures raisons pour parler français maintenant, j’ai l’impression qu’un jour, je serai très, très heureux de pouvoir le parler. C’est sûr que je suis content de déjà l’avoir appris, mais j’imagine qu’avec des raisons concrètes, des sentiments plus forts se presenteraient.
Au moins, je veux continuer à écrire. Je peux déjà voir que j’ai beaucoup retenu, mais c’est clair quand j’essaie de m’exprimer que j’ai oublié des mots et des expressions utiles. La gamme de pensées que je peux exprimer est beaucoup plus étroite qu’avant, même si je peux trouver des chemins indirects pour continuer.
J’ai aussi envie de lire beaucoup plus qu’avant (en général, pas seulement en français) et j’imagine que lire en français pourrait être une bonne idée pour ameliorer mon français, et apprendre quelque chose en meme têmps.
Et bien sûr, il me ferait du bien de reviser le vocabulaire avec Anki, ou parler avec des professeurs sur Italki, ou faire n’importe quoi que je faisait quand j’apprenais. Je vais rien promettre.
Que le français m’accompagne pour toujours.